Ibn Kammuna

Ibn Kammuna
Naissance
Décès
Vers 1284
À Hilla
École/tradition
Principaux intérêts
Influencé par
Célèbre pour
Le Tanqih, traité comparatif du judaïsme, du christianisme et le l'islam.

Ibn Kammuna est un médecin ophtalmologue et philosophe juif ayant vécu au XIIIe siècle à Bagdad. Il a laissé une œuvre fondée sur la lecture de philosophes grecs de l’Antiquité ainsi que de livres plus récents, en particulier ceux d'Avicenne et du mystique Sohrawardi. Les écrits d'Ibn Kammuna portent sur ce que l’on appelle aujourd'hui l'épistémologie et la psychologie. Il y aborde les problèmes de la connaissance, de l’âme, de la révélation et des prophéties. Deux de ses textes portent sur les religions : le Tanqih, traité dans lequel il compare le judaïsme, le christianisme et l’islam, ainsi qu'un traité sur la différence entre rabbinites et karaïtes. Son traité sur l'immortalité de l'âme contient des passages où il est question de médecine. Deux poèmes lui sont connus.

Ibn Kammuna a passé quasiment toute sa vie à Bagdad. Il y a vécu le renversement du pouvoir musulman par les troupes Mongoles de Houlagou Khan en 1258. À la suite de cela, les Mongols ont établi pour une trentaine d'années leur politique traditionnelle de tolérance religieuse, amenant avec eux une population qui comprenait chamanes, nestoriens, bouddhistes, musulmans etc. Les musulmans sont restés majoritaires dans les territoires conquis, mais cette société multiconfessionnelle n'était plus réglementée par les principes de l'islam, comme c'était le cas avant 1258 et comme ce sera de nouveau le cas après la conversion des souverains Mongols à l'islam. Ibn Kammuna a rédigé la plus grande partie de ses œuvres durant cette période. De famille juive, il était versé dans les écritures hébraïques et islamiques. Il a porté un regard parfois très critique sur l'islam, mais il a aussi témoigné d'une forme d'estime pour cette religion ainsi que pour le christianisme, notamment par ses éloges de Mahomet et de Jésus. Ses écrits attestent de son attachement au judaïsme.

La majorité de l'œuvre d'Ibn Kammuna a été conservée, principalement grâce aux manuscrits des bibliothèques de Turquie, d'Irak et d'Iran. L'ensemble des écrits d'Ibn Kammuna a été recensé et ils sont progressivement édités dans la langue des manuscrits qui les a transmis, principalement l'arabe. Seul une fraction de son œuvre a été traduite dans d'autres langues[1]. Le livre d'Ibn Kammuna qui, de loin, suscite aujourd'hui le plus d'attention est celui qui peut être considéré comme la première étude comparative du judaïsme, du christianisme et de l'islam : le Tanqīḥ al-abḥāth lil-milal al-thalāth. Écrit par Kammuna en 1280, ce traité a été traduit en anglais et publié en 1971 sous le titre de Examination of the Three Faiths. A Thirteenth Century Essay in the Comparative Study of Religion.[2]. Depuis 2012 il est aussi traduit en français sous le titre L'examen de la critique des trois religions monothéistes[3].

  1. Reza Pourjavady & Sabine Schmidtke, A Jewish philosopher of Baghdad. 'Izz al-Dawla Ibn Kammūna (d. 683/1284) and his writtings, Brill, Leiden, 2006. « Survey of Previous Scholarship », pp. 1-7. (ISBN 978-9004151390)
  2. Sa'd Ibn Mansur Ibn Kammunah, Examination of Three Faiths. A Thirteenth Century Essay in the Comparative Study of Religion. Traduction Moshe Perlmann, University of California Press, 1971. (ISBN 978-0520016583)
  3. Ibn Kammuna, L'Examen de la critique des trois religions monothéistes, trad. Simon Bellahsen, précédé de Réza Pourjavady et Sabine Schmidtke, « La vie, l’œuvre et la pensée philosophique d’Ibn Kammūna », Vrin, Paris, 2012. (ISBN 978-2-7116-2354-9)

© MMXXIII Rich X Search. We shall prevail. All rights reserved. Rich X Search